LE DIVORCE, UNE FATALITÉ ?
Salam alaykum, est-il possible de refaire sa vie après un divorce ? J’ai l’impression d’être condamnée…
Wa alaykum assalam wa rahmatullah wa barakaatuh
Résumé de la réponse Le divorce est une chose détestable, malgré tout ce n’est pas une défaite ni une malédiction, et la meilleure preuve est que la première épouse du Prophète ﷺ et sa bien-aimée, Khadīja, était divorcée avant de l’épouser, et que le Prophète ﷺ a divorcé de Ḥafṣa avant de la récupérer. Le divorce est l’occasion de revoir vos erreurs et d’éviter de les reproduire pour une prochaine union. Malgré tout il reste qu’il ne faut pas le chercher et surtout pas l’exiger sans raison valable pour la femme, au vu du hadith citant la gravité de cela. |
Détail de la réponse
Premièrement, il est évident que le divorce n’est pas une chose qu’il vous faut vouloir. Allāh nous le dit dans son Livre (Coran, 4:128) « et la réconciliation est meilleure ». Mais s’il a été écrit dans votre destinée, c’est très sûrement qu’il y a un bien derrière. Certes, ce n’est absolument pas un épisode positif de votre vie. Certes, c’est un rêve qui se brise, une union qui se rompt. C’est deux moitiés qui se déchirent, avec toute la douleur que ça engendre. Mais voir le verre à moitié vide ne va pas vous aider ! Voyons donc la chose d’un autre angle. Le divorce vous donne de l’expérience, vous fait gagner en maturité. Il vous fait revoir l’union sous d’autres angles dont vous n’aviez pas conscience au départ. Le divorce peut aussi être une libération d’une relation malsaine qui n’aurait évolué que de mal en pis.
Ainsi, le Prophète ﷺ lui-même a été invité par Allāh ﷻ à rappeler ses épouses récalcitrantes à l’ordre en leur évoquant le divorce. Allāh dit : « S’il vous répudie, il se peut que son Seigneur lui donne en échange des épouses meilleures que vous… » (Coran, 66:5). Au point où il divorça même de son épouse Ḥafṣa fille de ʿUmar qu’Allāh l’agrée ainsi que son père, puis la récupéra par ordre divin, comme rapportent Abū Dāwūd et Ibn Mājah. Al-Ḥākim rapporte que le Prophète ﷺ dit : « Djibrīl que la paix soit sur lui me dit : « Reprends Ḥafṣa, car c’est une femme pieuse qui jeûne et prie constamment ; et ce sera ton épouse au Paradis ».
Tout ceci prouve, s’il fallait le prouver, que le divorce est une issue de secours à prendre en compte. S’il ne faut bien sûr pas en abuser, étant donné la déchirure et la négativité que ça implique au point où il est cité dans un ḥadīth que le Prophète ﷺ aurait dit : « Le licite le plus détesté d’Allāh est le divorce » (Abū Dāwūd), il n’en n’est pas moins qu’il reste la solution de dernier recours à cet étouffement que l’on ressent, plus ou moins violent, avec une personne avec qui on ne veut plus être ou qui ne veut plus être avec nous. Issue qui permettra à chacun de respirer à nouveau et d’avoir de nouvelles opportunités qui lui conviendront davantage. Et c’est avec cette profonde sagesse qu’Allāh nous parle de cette rupture dans son Livre disant : « Si les deux se séparent, Allah de par Sa largesse, accordera à chacun d’eux un autre destin. Et Allah est plein de largesses et parfaitement Sage ! » (Coran, 4:130).
Lever le tabou des divorcées
Saviez-vous que la femme la plus aimée du Prophète ﷺ, Khadīja, en plus d’avoir été, comme on le sait tous, plus âgée que lui de quinze années, était déjà divorcée deux fois et avait deux enfants de ces mariages lorsqu’elle épousa le Prophète ﷺ alors même que lui n’avait jamais été marié, et qu’il n’a jamais épousé en même temps qu’elle d’autre femme jusqu’à sa mort vingt-cinq ans plus tard ? À l’heure où l’on jette l’opprobre sur les divorcées du simple fait de leur passé, alors qu’on les vilipende et leur ferme toutes les portes au visage, nous trouvons que le meilleur des hommes, notre Prophète ﷺ, a commencé sa vie conjugale avec non seulement une femme plus âgée, non seulement une femme divorcée, mais une femme qui avait déjà deux enfants de ses précédentes unions.
Et bien que ce modèle nous suffit comme exemple, ce n’était pas un cas isolé : chez les compagnons, le divorce n’était pas un tabou et les femmes divorcées étaient des prétendantes convoitées comme les autres pour peu qu’elles aient des atouts désirés. Au point où Allah le Très-Haut a placé des règles quant à la demande en mariage de la femme divorcée pour obliger l’homme à patienter et à ne pas l’épouser durant sa période de viduité. Allāh nous dit : « Et on ne vous reprochera pas de faire, aux femmes [divorcées], allusion à une proposition de mariage, ou d’en garder secrète l’intention. Allah sait que vous allez songer à ces femmes. Mais ne leur promettez rien secrètement sauf à leur dire des paroles convenables. Et ne vous décidez au contrat de mariage qu’à l’expiration du délai prescrit [de viduité]. Et sachez qu’Allah sait ce qu’il y a dans vos âmes. Prenez donc garde à Lui, et sachez aussi qu’Allah est Pardonneur et Plein de mansuétude.» (Coran, 2:235).
Ainsi, pour la femme comme pour l’homme, le divorce ne devrait pas être une malédiction qui suit celui qui y est passé à vie, sans jamais s’en défaire. On peut très bien certes avoir dans ses critères d’épouser une femme vierge, comme le Prophète ﷺ incita Djābir ibn ʿAbdiLlāh à faire, lorsqu’il lui dit qu’il s’était marié et qu’il lui annonça que c’était une femme divorcée : « Pourquoi n’as-tu pas pris une vierge ? ». Mais bannir catégoriquement les divorcés et divorcées en les mettant sur le banc des déshonneurs est une injustice structurelle à dénoncer.
Lever le tabou des divorcées
Saviez-vous que la femme la plus aimée du Prophète ﷺ, Khadīja, en plus d’avoir été, comme on le sait tous, plus âgée que lui de quinze années, était déjà divorcée deux fois et avait deux enfants de ces mariages lorsqu’elle épousa le Prophète ﷺ alors même que lui n’avait jamais été marié, et qu’il n’a jamais épousé en même temps qu’elle d’autre femme jusqu’à sa mort vingt-cinq ans plus tard ? À l’heure où l’on jette l’opprobre sur les divorcées du simple fait de leur passé, alors qu’on les vilipende et leur ferme toutes les portes au visage, nous trouvons que le meilleur des hommes, notre Prophète ﷺ, a commencé sa vie conjugale avec non seulement une femme plus âgée, non seulement une femme divorcée, mais une femme qui avait déjà deux enfants de ses précédentes unions.
Et bien que ce modèle nous suffit comme exemple, ce n’était pas un cas isolé : chez les compagnons, le divorce n’était pas un tabou et les femmes divorcées étaient des prétendantes convoitées comme les autres pour peu qu’elles aient des atouts désirés. Au point où Allah le Très-Haut a placé des règles quant à la demande en mariage de la femme divorcée pour obliger l’homme à patienter et à ne pas l’épouser durant sa période de viduité. Allāh nous dit : « Et on ne vous reprochera pas de faire, aux femmes [divorcées], allusion à une proposition de mariage, ou d’en garder secrète l’intention. Allah sait que vous allez songer à ces femmes. Mais ne leur promettez rien secrètement sauf à leur dire des paroles convenables. Et ne vous décidez au contrat de mariage qu’à l’expiration du délai prescrit [de viduité]. Et sachez qu’Allah sait ce qu’il y a dans vos âmes. Prenez donc garde à Lui, et sachez aussi qu’Allah est Pardonneur et Plein de mansuétude.» (Coran, 2:235).
Ainsi, pour la femme comme pour l’homme, le divorce ne devrait pas être une malédiction qui suit celui qui y est passé à vie, sans jamais s’en défaire. On peut très bien certes avoir dans ses critères d’épouser une femme vierge, comme le Prophète ﷺ incita Djābir ibn ʿAbdiLlāh à faire, lorsqu’il lui dit qu’il s’était marié et qu’il lui annonça que c’était une femme divorcée : « Pourquoi n’as-tu pas pris une vierge ? ». Mais bannir catégoriquement les divorcés et divorcées en les mettant sur le banc des déshonneurs est une injustice structurelle à dénoncer.
Conclusion
Pour finir, nous réitérons que ces propos concernent le divorce qui est déjà survenu et s’adressent à la personne qui veut se reconstruire après cela. Il est bon de rappeler que ce divorce reste une solution de dernier recours qu’il ne faut pas brandir au moindre soucis conjugal. De plus, il est opportun de rappeler ici la parole du Prophète ﷺ : « Aucune femme qui demande à son mari le divorce sans raison valable ne sentira l’odeur du Paradis » (rapporté par Ibn Mājah).
Allah sait mieux.